Fraternité Citoyenne

IV – La monnaie demain / Les alternatives au système monétaire actuel

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A – Les alternatives au système à réserves fractionnaires depuis la crise des années 30

 

Le problème récurrent au cours des siècles derniers et qui devra être réglé tôt ou tard, c'est celui du conflit qui oppose le Peuple aux banques.

Lord Acton, Lord Chief Justice of England, 1875.

 

 

Je n’ai jamais vu personne ayant pu, avec logique et rationalité, justifier que le gouvernement fédéral emprunte pour utiliser son propre argent… Je pense que le temps viendra où les gens demanderont que cela soit changé. Je pense que le temps viendra dans ce pays où ils viendront nous accuser, vous, moi, et toute personne liée au Congrès, d’être restés assis sans rien faire et d’avoir permis à un système aussi stupide d’être perpétué.

Wright Patman, membre démocrate du Congrès, 1928-1976, président du comité de la Banque et de la Monnaie 1963-1975.

 

 

Une autre piste de réforme serait une sorte de séparation des fonctions bancaires. La règle de Volcker est une piste parmi d'autres. Une autre piste, plus fondamentale, serait de séparer le système de paiement des activités risquées de prêt ; c'est-à-dire d'interdire le système bancaire à réserves fractionnaires (comme proposé par exemple par Fisher en 1936, Friedman en 1960, Tobin en 1987 et plus récemment par Kay en 2009).

Discours à New York en octobre 2010 de Mervyn King, gouverneur de la banque d'Angleterre.

 

Depuis la Grande Dépression*, de nombreuses personnes, économistes professionnels ou non, ont inventé des alternatives au système actuel. De l'ingénieur écossais C. H. Douglas à l'économiste américain Irving Fisher en passant par Jacques Duboin – Sous-secrétaire d'État au Trésor dans les années 20 – et notre prix Nobel d'économie Maurice Allais, les solutions de remplacement au système monétaire actuel ne manquent pas. *la crise économique des années 1930 – fr.wikipedia.org/…Depression

 

1 - Monnaie fondante de Silvio Gesell

Les artisans des cathédrales disposaient de plus de jours de congés que nous n'en disposons aujourd’hui. - monnaie-locale-complementaire-citoyenne.net/monnaie-fondante-franche

Monnaie fondante de Silvio Gesell fr.wikipedia.org/…Gesell

S. Gesell : un prédécesseur de Keynes ? Article de D. Clerc et de J. Finckh publié pour la première fois dans la revue Alternatives économiques d’avril 1998, disponible sur Wikipédia fr.wikisource.org/…Keynes

 

2 - Le crédit social du Major Clifford Hugh Douglas

Comme plusieurs d'entre vous ici le savent bien, le système monétaire contemporain est purement arbitraire, et la fabrication de l'argent dans le monde ne coûte guère plus que le prix de l'encre et du papier. C. H. Douglas (Newcastle - Upon Tyne, le 9 mars 1937)

Crédit social – fr.wikipedia.org/…social

Le site de Janpier Dutrieux est dédié à la promotion d’une économie créditrice, dans le cadre de la pensée fédéraliste. Il propose une réforme financière ayant pour objet de rendre le crédit social et de repenser la distribution des revenus, au service de l’homme, de l’humanité et de leurs corps intermédiaires. - fragments-diffusion.chez-alice.fr

Les ouvriers de la onzième heure. Principes d’une réforme financière et institutionnelle par Janpier Dutrieux (Editions des écrivains associés, 1998) - fragments-diffusion.chez-alice.fr/lesouvriers.html

 

3 - Les Créditistes du Canada

Dans les années 1960, l'aile québécoise du parti se détache du parti principal pour former le Ralliement créditiste (RC), aussi appelé Parti créditiste en 1973 et entretient des liens étroits avec le Crédit social, actif sur la scène fédérale, duquel il se distingue par un nationalisme québécois plus affirmé. À l'image du Crédit social, le RC, qui voit le jour en 1970, s'inspire des idées du major C. H. Douglas. Critique à l'endroit du système économique, il privilégie une distribution plus juste, prônant le versement d'un crédit social procurant aux citoyens le « pouvoir d'achat suffisant pour jouir des biens et services produits par l'entreprise capitaliste ». – bilan.usherbrooke.ca/…RAC / encyclopediecanadienne.ca/…creditistes. Le parti perd ultimement tous ses sièges parlementaires lors de l'élection de 1980 et tombe ensuite dans l'oubli.

Louis Even (1885-1974), philosophe et religieux canadien, introduit le crédit social au Canada français. Even commence son étude de la question en traduisant le livre d'Anne-Irene Caldwell Money - what is it? sous le titre La Monnaie et ses mystères (1935). Il adhère au mouvement créditiste après avoir lu un texte de James Crate Larkin sur les idées économiques de Clifford Hugh Douglas. Il est convaincu de la justesse du créditisme, il se fait rapidement propagateur de la doctrine et de la philosophie créditiste. Even parlera dans des assemblées à travers l'Ontario, le Québec et le Nouveau-Brunswick. L'année 1936 voit la fondation des Cahiers du Crédit Social, une revue qui promeut intensivement le crédit social. Cette revue paraît jusqu'en 1939. À la même époque, Even fonde le journal L'Ile des Naufragés. En 1939, lorsque la guerre éclate, des amis créditistes fondent le journal Vers Demain, qui deviendra l'Institut d'Action politique. En 1941, Philippe Desranleau, évêque de Sherbrooke, accorde sa bénédiction au drapeau de l'organisation, qui est définitivement inspirée par la doctrine sociale de l'Église. Le groupe se fait appeler « les bérets blancs » en raison de l'uniforme distinctif que portent les membres. Even publie son livre Sous le Signe de l'Abondance en 1946. Plus tard, il écrira d'autres ouvrages tels Une finance saine et efficace et Qu’est-ce que le vrai Crédit Social ? Conférencier à la télévision, il fonde aussi en 1953 un journal en langue anglaise appelé Social Credit ; ce journal paraît encore de nos jours sous le nom de Michael journal. L. Even, citoyen français expatrié au Canada, tenta d'implanter le Crédit Social en France et au Brésil dans les années 1960. Un nouveau système financier efficace au service des producteurs et consommateurs – versdemain.org/…e.pdf

 

4 - L’économie distributive de Jacques Duboin

Les alchimistes du Moyen-âge s’efforçaient de fabriquer de l’or avec quelque vil métal, nos alchimistes modernes, qu’on baptise banquiers, ont découvert le moyen de faire de l’argent avec un peu d’encre. J. Duboin (Les yeux ouverts)

Jacques Duboin (1878-1976), député, se fit rapidement remarquer par ses interventions. Joseph Caillaux l'appela dans son Cabinet. Il devint alors Sous-secrétaire d'État au Trésor dans les années 20. Le président Raymond Poincaré disait de lui : « C'est la meilleure tête du Parlement ». Après sept ans d'activité parlementaire, Duboin comprit que les changements structurels nécessités par le développement des forces productives ne seraient jamais entrepris par le Parlement.

Il a publié de nombreux ouvrages : Réflexions d'un « Français moyen » (1923) ; la Stabilisation du franc (1925) ; Nous faisons fausse route (1931) ; la Grande Relève des hommes par la machine en pdf – etienne.chouard.free.fr/…1932.pdf (1932 ) ; Ce qu'on appelle la crise (1934 ) ; la Grande Révolution qui vient  (1934) ; Kou l'ahuri ou la Misère dans l'Abondance ! en pdf – economiedistributive.fr/…dans-leconomiedistributive.fr/…ahuri.pdf (1935) ; En route vers l'abondance (1935) ; Lettre à tout le monde (1937) ; Libération (1937) réédité sous le titre Libération - des bras à la machine, de la rareté à l'abondance, de l'échange à la distribution en pdf – economiedistributive.fr/Liberation (1946) ; Égalité économique (1938) ; Demain ou le Socialisme de l'abondance (1940) ; Rareté et Abondance (1944) ; Économie distributive de l'abondance (1945) ; Les hommes sont-ils naturellement méchants ? (1947) ; l'Économie distributive et le Péché originel (1948) ; L'économie distributive s'impose (1950) ; l'Économie politique de l'abondance (1951) ; les Yeux ouverts en pdf : economiedistributive.fr/Les-yeux-ouverts (1955) ; Pourquoi manquons-nous de crédits ? (1961).

Site entretenu par la fille de Jacques et son mari economiedistributive.free.fr/plan.php

Pour ceux qui en ont assez de détruire les récoltes (ce qu'on fait pour maintenir les cours), qui préfèrent partager les richesses au profit de tout le monde. Pour ceux qui souhaitent plus de liberté, qui en ont marre de marcher sur les pieds de leur voisin (puisque dans le libéralisme économique actuel, il n'y a pas assez de place pour tout le monde). Contrairement à ce qu'on vous annonce habituellement à l'école ou dans les médias, il existe une alternative au capitalisme : l'ÉCONOMIE DISTRIBUTIVE, ÉCONOMIE ÉQUILIBRÉE. Cette solution plaît aux libéraux comme aux socialistes, à ceux qui sont prêts à sortir des clivages politiques habituels. Elle permet de sortir des impasses économiques, écologiques et sociales dans lesquelles nous sommes lancés. Simple à comprendre, simple à mettre en œuvre, il suffit d'une majorité aux prochaines élections présidentielles. Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait – ecodistributive.chez-alice.fr

 

5 - Les solutions d'un de nos prix Nobel d'économie : Maurice Allais

Le jugement éthique porté sur le mécanisme du crédit bancaire s'est profondément modifié au cours des siècles. (…) À l'origine, le principe du crédit reposait sur une couverture intégrale des dépôts. (…) Ce n'est que vers le 17e siècle, avec l'apparition des billets de banque, que les banques abandonnèrent progressivement ce principe. Mais ce fut dans le plus grand secret et à l'insu du public. Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n'hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents. M. Allais, dans La crise mondiale aujourd’hui (Éd. Clément Juglar 1999)

Les mécanismes actuels du crédit reposent sur des bases en très grande partie irrationnelles, dont l’origine historique est tout à fait empirique, qui n’ont jamais cessé de se révéler très dommageables et qui n’ont jamais été pensés très sérieusement, sauf par une minorité d’économistes, et cela aussi bien en France que dans les autres pays d’Europe occidentale et aux États-Unis. Alors que pendant des siècles, l'ancien régime avait préservé jalousement le droit de l'État de battre la monnaie et le privilège exclusif d'en garder le bénéfice, la République démocratique a abandonné pour une grande part ce droit et ce privilège à des intérêts privés. Ce n'est pas là le moindre des paradoxes de notre époque. M. Allais soutenant un plan de couverture intégrale dans L'impôt sur le capital & la réforme monétaire - 1974

Bien qu'il fût un fédéraliste européen convaincu, il a toujours rejeté l'idée d'une Europe libérale, notamment en prenant publiquement position contre le Traité Constitutionnel Européen. Il s'est également exprimé sur l'Europe dans l'ouvrage paru en décembre 1995 : L'Europe en crise. Que faire ?

Tout sur ce personnage hors du commun annales.org/…allais.html & fr.wikipedia.org/…Allais

M. Allais est l'un des esprits les plus brillants de notre temps. Physicien et économiste, il a réussi à imprimer sa marque dans ces deux disciplines. Aussi bien en Physique qu'en Économie, il a passé sa vie à rechercher l'anormal, l'exceptionnel, et à redresser ce qu'il pouvait y avoir de faux dans les idées reçues. Ce site a été créé par plusieurs de ses élèves et admirateurs, et lui est dédié – allais.maurice.free.fr

Voici un texte essentiel de M. Allais : La crise mondiale d’aujourd’hui. Pour de profondes réformes des institutions financières et monétaires. Ce fut d’abord un article clairvoyant et décapant publié dans Le Figaro des 12, 19 et 26 octobre 1998, puis il fut repris et annoté dans un livre passionnant publié aux éditions Clément Juglar – gallica.bnf.fr/…562. De nombreuses notes et annexes supplémentaires que vous trouverez dans le livre permettent à l’auteur de répondre aux objections qu’on lui a présentées. L’ensemble est remarquable, vivant, utile : c’est de l’économie politique, à usage citoyen. La table des matières de l'article à l'origine du livre : 1. La Grande Dépression de 1929-1934 et ses enseignements essentiels / La hausse des cours et leur effondrement - Une hausse des cours de bourse démesurée au regard de l’économie réelle - La dépression - Un endettement excessif - Des mouvements massifs de capitaux et des dévaluations compétitives - Facteurs psychologiques et facteurs monétaires - La Grande Dépression de 1929-1934 et le mécanisme du crédit - Rien de fondamentalement nouveau dans la crise de 1929.

2. La crise mondiale d’aujourd’hui / La propagation de la crise - La crise mondiale d’aujourd’hui et la Grande Dépression. De profondes similitudes - La création et la destruction de moyens de paiement par le mécanisme du crédit - Le financement d’investissements à long terme avec des fonds empruntés à court terme - Le développement d’un endettement gigantesque - Une spéculation massive - Un système financier et monétaire fondamentalement instable - L’effondrement de la doctrine laissez-fairiste mondialiste. 3. Pour de profondes réformes des institutions financières et monétaires / Des facteurs majeurs - Le système du crédit - La réforme de l’indexation. La stabilisation de la valeur réelle de l’unité de compte - La réforme des marchés boursiers - La réforme du système monétaire international - Les vérités établies (les dogmes) contre la raison – etienne.chouard.free.fr/…1998.pdf

Une « vieille » idée peut-elle sauver l’économie mondiale ? Un réexamen de la proposition d’une réforme radicale du système bancaire : L’imposition d’un coefficient de réserves de 100 %. Article de Christian Gomez - Docteur d’État en Sciences Économiques et ancien élève de M. Allais – osonsallais.files.wordpress.com/2010/02/gomez-100.pdf (présenté lors du colloque « la crise : trois ans après, quels enseignements ? » (février 2010). Cette présentation est dédiée à tous les plus grands économistes qui ont voulu réformer le fonctionnement du système bancaire : David Ricardo, les économistes de la Currency School, Léon Walras, Ludwig Von Mises et tous ses successeurs, notamment Murray Rothbard, Friedrich Von Hayek (Prix Nobel 1974), les économistes de Chicago, en premier lieu Henry Simons, Frank Knight et Jacob Viner, Irving Fisher, qui y a consacré toutes ses forces jusqu’à sa mort en 1947, Fritz Machlup, Jacob Marshak, George Stigler (Prix Nobel 1982), Milton Friedman (prix Nobel 1976), James Tobin (Prix Nobel 1981), sous la forme du « narrow banking », Maurice Allais ( Prix Nobel 1988), Hyman Minsky…

Article de Gabriel Galand « Une monnaie à garantie totale, une vieille idée qui fait son chemin » sur – osonsallais.wordpress.com/…galand (présenté lors du colloque monnaie – économistes atterrés – 2012)

 

6 - LA DÉSARGENCE

À l’imaginaire de l’argent, la désargence oppose celui de son abolition.

Une société où on se sert d’argent, c’est facile à vendre : elle est seule sur le marché sociétal. Tout le monde est donc preneur. Pour ceux qui voudraient bien voir leur smic augmenter comme pour ceux qui ne savent plus quoi faire de leurs milliards, sauf d’autres milliards, l’argent c’est la liberté ! C’est le droit que vous donne l’argent, plus fort que la loi du plus fort, qu’il met sous sa loi. Une société où on se sert d’argent conjugue ses usagers par l’argent, ce qui ne les empêche pas de se plaindre. Ils se plaignent de ne pas avoir assez d’argent pour acheter ce qu’une économie fondée sur les profits monétaires rend nécessaire d’acheter, à titre vital ou symbolique. Ils se plaignent de ne pas en avoir pour leur argent ! Il y a même des partis anticapitalistes qui réclament justice : la justice de l’argent, l’argent qu’on doit gagner pour avoir le droit de manger et qui rend encore plus méritants ceux qui le gagnent difficilement. Et après ?

 

Des commentaires résignés - c’est comme ça depuis toujours, et ce sera donc toujours comme ça. Des propos désabusés, indignés, railleurs, contre les salauds qui en profitent. Mais, gare aux vengeurs et aux petites vengeances, aux têtes au bout d’une pique et autres drôleries révolutionnaires, qui changent tout pour que ça recommence ! Dire, en bloc, « c’est l’argent », fait craindre, à ceux mêmes qui montent en épingle de cravate tout ce qu’il a de négatif, ce qui arriverait si on s’en passait. Ils font peur ou se font peur. Ils n’ont rien d’autre à mettre à la place. Nous, oui. Nous le faisons à titre d’hypothèse, comme le furent en leur temps l’abolition de la féodalité, l’éducation gratuite et obligatoire, la Sécu ou le contrôle des naissances.

 

Voici quelques exemples :

a/ Au sujet de l’environnement : ses pollutions, ses montagnes de déchets, l’air aussi pollué à l’intérieur des maisons qu'en dehors, les espèces disparaissent, etc. Pourquoi ? La faute au Progrès, à la technique, à la nature humaine ? Supposons qu’il y ait, sous ces grands mots, grands pour leur commodité, des forces réelles. À quoi tient l’emploi, très sélectif, qu’on fait de ces forces ? Il tient toujours, “quelque part”, à faire de l’argent ou en dépenser moins. Si ce n’était plus le cas, le marché serait-il aussi avide de ressources naturelles, matérielles, humaines ? Serions-nous obligés d’acheter ses articles pour avoir du travail ?

 

b/ Au sujet des migrants : Ils s’expatrient pour des motifs climatiques et politiques. L’Europe s’est enrichie en exploitant les ressources de leurs pays, où elle a soutenu et continue de soutenir des gouvernements à la botte du libéralisme. Elle n’est pas assez riche pour les accueillir « tous ». Est-elle donc si pauvre ? Matériellement, non. Mais la situation de l’emploi y est de plus en plus inquiétante, du fait que les taux de profits sur les produits et services de base, en Europe comme ailleurs, sont en baisse constante. Mais ces profits et les emplois dont ils ont encore besoin ? Qu’est-ce qui se passerait si les pays qui exportent leurs nationaux n’avaient plus besoin d’en faire pour résoudre leurs problèmes - et les pays où ils émigrent non plus ?

 

c/ Les sociétés sont de plus en plus inégalitaires, l’écart se creuse entre les villes et les campagnes, et entre les nations aussi. Toutes les études le montrent. Mais ces études ne mettent pas en cause l’usage de l’argent. Elles y ont recours pour mesurer cet écart, en PIB ou seuil de pauvreté. L’instrument de mesure suggère des « mesures » - qu’il faudra financer. Au final, elles contribuent à entretenir la croyance que tout peut s’arranger, à condition de trouver l’argent et donc des équipes politiques capables d’augmenter les parts de marché, qui seront toujours inégales, aussi bien sur le marché de l’emploi, où un diplômé se vend plus cher, que sur celui des matières premières. L’argent étant aboli, s’il y a des différences entre les usagers, elles tiendront à l’emploi qu’ils font de leurs capacités indépendamment de l’argent, comme quand nous nous activons pour le plaisir, sans chronomètre.

 

d/ Des guerres et des conflits continuent de surgir un peu partout, en grande partie provoqués par la concurrence économique. L’économie de guerre tracte la croissance des profits monétaires. Ses profits sont indispensables pour respecter les objectifs de Bruxelles. Ils justifient, en sous-main, l’écoulement des armes, nécessaires dit-on à la défense des Droits de l’Homme. Sans ces profits, serait-on encore en posture de « défense » ? Contre qui, contre quoi ?

 

e/ Le féodalisme libéral, à l’inverse du féodalisme classique fondé sur la naissance, invite en principe tout le monde à son banquet, sauf ceux qui en sont exclus faute de rentabilité. Cette exclusion favorise la construction d’identités nationales, raciales, de classe, des identités religieuses fanatiques, défensives et explosives. Elle est le terreau du terrorisme. Comment s’en défendre ? En combattant le fanatisme des peuples frustrés ou celui de l’argent ?

 

f/ Les conquêtes sociales : comment, pourquoi, quand, sont-elles advenues ? En période de croissance monétaire, boostée par l’exportation des produits manufacturés dans les colonies et l’importation des matières premières ou des aliments produits bon marché. Dans une économie commandée par les profits monétaires, les conquêtes sociales, qui demandaient de l’argent, peuvent toujours s’effondrer. Ce que l’argent nous a « donné », l’argent nous le reprend. C’est la justice de l’argent ! Dans l’hypothèse d’une abolition de l’argent, il ne faudra plus rien lui arracher.

 

g/ À peine prend-il les manettes, chaque nouveau gouvernement analyse l’état du budget et « découvre » des trous minimisés par l’ancien. Certaines « mesures » promises devront être reportées jusqu’au milieu du nouveau mandat. Il faut faire figure de bon élève parmi les nations soumises à l’oukase des moins de 3 % de déficit autorisé par Bruxelles. Pendant tout le temps de la nouvelle législature, l’opposition à l’Europe retrouvera donc des aliments pour la prochaine campagne. Les extrémismes se refont une santé. Et la santé de l’économie ? En termes purement monétaires, la pingrerie budgétaire la débilite encore ! On sait depuis longtemps que l’impôt tue l’impôt. Dans un système fondé sur la redistribution des profits, en serrant la ceinture des usagers, les usagers la lui serrent aussi. S’ils consomment moins, la TVA rapporte moins. Les produits les moins chers, venus de l’étranger, se taillent la part du lion. Les entreprises hésitent à investir, tant pis pour l’emploi. Tant mieux pour les économistes et les « anti-mondialisation » : ils pourront s’en atterrer quelques saisons de plus. Le sentiment de confiance qu’on avait à l’égard de la maladie, de l’école, des transports, de l’hygiène, des fournitures élémentaires en matière de communication ou d’énergie, est en berne. Les « valeurs » de solidarité, de convivialité, montent en flèche. Tenons-nous par la main pour ne pas tomber et, si nous en avons les moyens, faisons-en profiter quelques autres. Ce qui exige parfois de faire montre d’audace, mais plutôt pour s’arranger de la misère que pour l’éradiquer.

 

Esquisse d’une civilisation sans argent

 

Nous disposons aujourd’hui d’un outil qui permet de supprimer l’usage de l’argent. L’informatisation des données permet de savoir tout ce qu’il y a, tout ce qu’on en fait, sans devoir y coller des prix, sans penser aux profits monétaires qu’il faut en retirer. Elle permet de tenir une comptabilité « matière » - au sujet des ressources dont nous disposons - et une comptabilité « action » - au sujet de ce que nous en faisons. L’informatique a, jusqu’à présent et avant tout, servi l’argent. Elle peut aussi servir à s’en passer !

 

L’argent n'est pas premier. Ce qui est premier, ce ne sont pas des marchandises, mais les choses dont on a fait des marchandises. En premier viennent les éléments naturels, matériels, pour notre espèce comme pour les autres. En premier vient l’usage que toutes les espèces en font pour répondre à des contraintes de base comme se nourrir, se protéger du froid, du chaud. En ce qui concerne l’espèce humaine, l’usage de l’argent a renversé cette primauté. Nous ne pouvons plus manger ou offrir de quoi manger, nous vêtir, avoir un toit, si vous n’avons pas d’argent. L’argent choisit ce que nous allons faire ou faisons de notre vie. Il choisit les achats, entre un haut et un bas de gamme qui affiche notre classe sociale. Il choisit la diplomatie et les guerres dont les nations sont capables. Dans les instituts de recherches, il choisit celles qui sont utiles à l’augmentation des dividendes. Que les recherches fondamentales aient lieu dans un grenier ou un labo, il les attend au tournant de ce qu’elles vont rapporter, tôt ou tard, en argent.

 

L’argent n’est pas premier. Il l’est devenu. Les techniques de ce retournement sont l’objet réel des sciences économiques qui l’accompagnent et le justifient. Elles sont la raison profonde de la grogne sociale. L’Histoire raconte comment l’usage des choses, à travers les siècles, a été de plus en plus étroitement lié à l’échange sous la forme monétaire que nous connaissons. Que la monnaie soit matérielle ou immatérielle n’y a rien changé.

 

Quand les économistes se mettent en colère, c’est d’abord et avant tout parce qu’ils sont déçus de la façon dont on gère une économie fondée sur les profits monétaires et leur redistribution. Et si l’usage des choses, du monde, de notre propre durée, de ce que nous faisons de notre vie, ne devait plus rien à l’argent ? Que deviendrait le rapport des sociétés avec leur environnement ? Les rapports entre sociétaires ? La démocratie anonyme des sociétés du même nom, dont le centre est partout et la circonférence nulle part ?

 

Des banques sans argent. La gestion des stocks est aujourd’hui déjà entièrement informatisée. Rares sont les produits sur lesquels ne figure pas un code-barre ou un code-carré lisibles au laser. La connaissance des ressources - des capacités matérielles et humaines et de leurs interactions – a fait un bond en avant stupéfiant. Nous pouvons aujourd’hui savoir, directement, en temps réel, tout ce qu’il y a, partout, en quelles quantités. L’informatisation des données permet de savoir ce qu’on en fait dans telle industrie, tel commerce, telle recherche, telle expérience. Elle peut calculer à quelle cadence vous pouvez renouveler les ressources nécessaires pour continuer ce que vous avez entrepris. Elle peut mettre en rapport les incidences écologiques de ce que vous faites avec celles des autres entreprises et les recyclages.

 

Aujourd'hui, si un produit “manque” c’est parce que les profits monétaires ne sont pas suffisants : il a « donc » fallu abandonner la fabrication, le service, et licencier… ou vous n’avez pas de quoi acheter. Pourtant, les ressources sont là ! Les cerveaux et les mains aussi ! Seule l’abolition de la monnaie peut sauver la planète et ses usagers ! Plaçons-nous donc à la hauteur des capacités que nous offre notre époque ! Les logiciels sont capables de croiser des milliards de données pour en tirer les informations nécessaires. Ils peuvent être utiles à autre chose qu’à faire toujours plus de profits et à ravager les peuples et la planète ! L’argent étant aboli, plus de concurrence ! Adieu la spéculation, vive la solidarité ! Les ressources locales sont à nouveau prises en compte. On peut savoir en temps réel où, en quelles quantités, qui peut fournir, quels sont les délais nécessaires au renouvellement et stopper quand les ressources naturelles sont menacées. Dans une économie sans argent, la création assistée par ordinateur, aujourd’hui dénaturée par l’obligation des profits monétaires et la concurrence, améliorera constamment les entreprises existantes et en proposera de nouvelles, dont l’expérience achèvera de prouver si elles sont favorables ou non à la solidarité et à l’environnement.

Adieu les hiérarchies salariales, vive l’invention, la recherche, tous sur le pont et responsables ! Arrêter une production inutile ne signe plus la ruine de tout un bassin d’emploi ! La maîtrise de leur usage par les usagers, “oubliée” depuis qu’on parle de démocratie et qui pourtant devrait la définir, s’applique dès la production. → desargence.org

Entre les deux guerres un nouveau modèle économique est apparu, connu sous le nom d’économie distributive. Elle est fondée sur les ressources disponibles et non les profits monétaires qu’il faut avant tout en faire. Elle chiffre ces ressources et distribue la somme totale aux usagers - sous forme d’argent. La revue PROSPER a été créée pour en rappeler l’intérêt et montrer que ses initiateurs, dans le contexte actuel, aboliraient non seulement les profits monétaires mais l’usage même de l’argent. Quelques numéros format PDF consultables en ligne et téléchargeables. → desargence.org/…prosper

Civilisation Sans Argent. Un monde à notre portée ! → civilisation-sans-argent.org & civilisation-sans-argent.org/le-collectif.html

Pour construire le monde de demain, sans le baratin des politiciens. Ce site présente les idées post-monétaires, (de l'Après Monnaie) ainsi que les principales objections à ce point de vue – voter-a-m.fr

Le Mocica est un mouvement qui propose, en 3 étapes, le passage à un modèle de société sans argent, géré par une Organisation Démocratique Globale. Sans dirigeant, l'ODG permet à chacun de prendre part aux décisions qui le concernent, du niveau le plus local (son quartier), jusqu'au niveau le plus global (le monde). Mouvement pour une Civilisation Consciente et Autonome – mocica.org/fr/Intro

 

 

7 – Chartalisme, Néochartalisme, Sociétalisme, Écosociétalisme et Théorie Relative de la Monnaie

Résumé du livre par A. J. Holbecq – postjorion.wordpress.com/…devises

Texte intégral du livre au format pdf – frappermonnaie.files.wordpress.com/…monnaie.pdf

En hommage à J.-B. Bersac (mort trop jeune en 2017), un débat entre E. Chouard, S. Laborde et J.-B. Bersac sur une révolution monétaire – youtu.be/kvjstlFaxUw

Le site J.-B. Bersac – frappermonnaie.wordpress.com

Chartalisme et néochartalisme – fr.wikipedia.org/…Chartalisme

 

Nous affirmons ici qu'il serait possible, en seulement 5 ans, de : réduire le chômage de moitié, régler le problème du financement de la Sécurité sociale et des retraites, engager l'économie dans une logique de production respectueuse de la planète, faciliter la transition vers un développement rapide des énergies propres, stopper le processus d'exclusion des citoyens les plus faibles, financer les dépenses collectives sans augmenter l'impôt ou la dette publique. - societal.org

 

L'ÉCOSOCIÉTALISME nous propose une alternative crédible au système économique ultralibéral et capitaliste. ecosocietal.org / wiki.societal.org/tiki-index.html

 

Théorie Relative de la Monnaie de Stéphane Laborde / Sommaire : trm.creationmonetaire.info / Version 2.718 du 28/03/2016 : trm.creationmonetaire.info/…Monnaie.pdf (11 Mo). La création monétaire telle qu'elle pourrait être sur le site de "Théorie de l'allocation universelle" – allocation-universelle.net/…monnaie.php (06/08/2017). La proposition d'un nouveau système monétaire développée dans la présente section de notre article consacré à la création monétaire est fondée sur la théorie relative de la monnaie (TRM), conçue par S. Laborde et dont la première version fut publiée en 2010. Extrait de la préface de Yoland Bresson (en 1985, il fonde l'Association pour l'instauration du revenu d'existence avec Henri Guitton et en 1986, il fonde le Basic Income Earth Network en Belgique, avec notamment Philippe Van Parijs – fr.wikipedia.org/…Bresson) : La théorie relative de la monnaie s’inscrit dans la grande tradition française de travaux de sciences économiques produits par des ingénieurs, tels ceux de Dupuit, Cournot… jusqu’à notre prix Nobel de la discipline : M. Allais. […] Le « Système à Dividende Universel » que propose l’auteur est un système monétaire dans lequel la monnaie est uniformément distribuée entre tous les acteurs, individus de tout âge et de tout sexe, chacun d’eux en en recevant une part égale. Nous avons presque tous déjà pratiqué un tel système… en jouant au Monopoly. En effet, chaque joueur reçoit au départ la même quantité de monnaie, et à chaque tour par passage à la case départ, de la monnaie supplémentaire est ajoutée, chacun percevant une même somme. Un tour est la période de base théoriquement identique pour tous, sauf que selon les aléas du jeu, les jets de dés… le tour est fait plus ou moins vite et que les ajouts de monnaie s’en différencient selon les joueurs. Notez que l’égalité des dotations monétaires n’empêche pas l’apparition de gagnants et de perdants selon les choix individuels et les opportunités du hasard. […] Le pays dispose ainsi d’une masse monétaire dite M3. Il faut bien distinguer la masse monétaire, stock de monnaie disponible, comme éternellement présent, fixe sauf création monétaire supplémentaire, des flux de revenus en monnaie que captent les individus dans l’activité économique et les échanges : la masse monétaire engendre des flux de revenus dont la somme sur l’année est traditionnellement évaluée comme le PIB.[…] Dès lors, l’auteur cherche à répondre à la question suivante : quelle règle de création monétaire doit-on adopter, et à quel rythme faut-il accroître la masse monétaire, de façon à instituer un système à Dividende Universel tel que sa densité, c’est-à-dire sa répartition selon les individus, soit uniforme dans l’espace et dans le temps ?

 

Il suppose une population stable en nombre avec une espérance de vie donnée. C’est-à-dire qu’il admet un solde démographique naturel nul […]. Le Système à Dividende Universel, celui rappelons-le où chacun reçoit une part égale de la masse monétaire est complètement réalisé. La réponse est ce que l’auteur appelle le « Dividende Universel Optimal » : la masse monétaire doit annuellement croître d’un facteur « c », évidemment inversement proportionnel à l’espérance de vie - c’est-à-dire à la durée de renouvellement de la population ou à celle de la mise en place complète du système - et ce surplus de monnaie doit être également et inconditionnellement distribué entre tous les membres de la population. Ce facteur « c » est égal à 5 % environ pour une espérance de vie de 80 ans. Comment en déduire la somme inconditionnelle à attribuer non pas en masse monétaire mais en flux de revenu mensuel, un « revenu d’existence », ici tout à fait conforme à sa définition : revenu attribué parce qu’on existe, membre de la communauté et non pour exister ? Si on calcule, comme le fait l’auteur pour l’Europe, 5 % de la masse M3 d’euros divisé par les 330 millions d’européens on obtient 1515 euros par personne. Qu’est-ce que cela signifie ? Il faut créer 5 % de monnaie supplémentaire cette année et la distribuer au 1er janvier prochain en donnant 1515 € à chaque Européen et ne plus créer de monnaie pendant toute l’année 2011. Recommencer au 1er janvier 2012, 5 % en plus… et ainsi de suite de telle sorte que dans 80 ans chacun détiendra une part égale de M3 de l’époque. Cette méthode ne sera applicable que : s’il existe un seul émetteur de monnaie, la BCE par exemple, créant les euros supplémentaires soit en billets, soit en créditant tous les comptes des particuliers et qu’elle impose le 100 % monnaie, comme le souhaitait M. Allais, les banques ne pouvant prêter plus qu’elles n’ont en dépôts. […]

Il est remarquable que la théorie de S. Laborde rejoigne celle de la valeur-temps jusque dans la mesure puisque son dividende universel pour l’Europe se rapproche par le bas du revenu d’existence issu de la valeur-temps qui donne aujourd’hui 350 € environ pour la France. Ces deux théories, théorie relative de la monnaie et valeur-temps, convergent pour bâtir les fondations d’un nouveau paradigme, d’une nouvelle vision de l’économie. Sur elles pourrait s’élever l’architecture d’une nouvelle organisation sociale plus respectueuse de l’égalité qu’il nous faut imaginer. […] Cet essai n’est ni exclusif, ni définitif. La « Théorie Relative de la Monnaie » offerte à la libre communauté des internautes est une invitation qui lui est adressée, dans un partage total d’idées créatives, pour imaginer, puis concrétiser un autre monde – creationmonetaire.info

 

8 - Monnaies parallèles – bons d'achat

Par définition, tout moyen de paiement est une monnaie. Mais la monnaie nationale d'un pays étant la seule que tout ressortissant est tenu par la loi d'accepter – cours forcé – en paiement, toute autre monnaie utilisée est une monnaie parallèle, quelles que soient les raisons pour lesquelles elle a été créée, les modalités de sa création et de distribution, son unité de compte, l'extension de son usage et quelles que soient ses méthodes de contrôle. La plus répandue des monnaies parallèles, et de très loin, est constituée par les bons d'achat. Ces monnaies affectées à un usage précis et restreint, peuvent être créées sous forme de bons destinés par un gouvernement à une catégorie de population. Ce mode de distribution sélective introduit donc une discrimination entre les membres de la société et fait apparaître qu'elle est “à plusieurs vitesses”.

 

Ces bons peuvent être remis aux pauvres, c'est le cas des "Food stamps" aux États-Unis. Cette distribution, destinée à leur apporter un secours alimentaire, impose donc aux pauvres une démarche humiliante : ils doivent faire une demande d'aide et la justifier en faisant état de leurs trop modestes revenus (ou d'absence de revenus) ; elle peut même être pernicieuse. Par exemple, Milton Friedman eut l'idée de distribuer des bons d'enseignement grâce auxquels l'État assure aux enfants des familles pauvres l'accès aux écoles les moins chères, donc un enseignement au rabais, et la sélection se fait sur les droits d'inscription, seules les familles riches pouvant payer les meilleures écoles. De tels bons permettent de privatiser l'école tout en proclamant que tous les enfants y ont accès.

Au contraire, des bons d'achat peuvent être distribués, en cas de pénurie, à des privilégiés pour leur réserver l'accès à certains produits devenus rares. Par exemple, des bons d'essence ont été émis en Italie, à l'intention des étrangers, à un prix plus bas que le prix à la pompe, quand celui-ci était particulièrement élevé. Il s'agissait d'attirer des touristes aisés. Des sociétés spécialisées peuvent fabriquer et vendre un autre type de monnaie affectée, c'est le cas par exemple des tickets-restaurant. Ces sociétés en font l'avance aux employeurs qui versent une partie des salaires sous cette forme. Les employés qui les reçoivent ne peuvent donc pas dépenser leur salaire en se privant de nourriture. L'avantage pour les employeurs est double : d'une part, ils bénéficient de réductions fiscales et sociales quand ils les utilisent et d'autre part, leurs employés ne peuvent pas se plaindre que leur salaire ne leur suffit pas pour se nourrir. Ces bons sont utilisés par 5 millions de salariés en France.

Les plus répandus des bons d'achat sont ceux que distribuent les commerçants à des clients qu'ils veulent attirer ou “fidéliser”. Pour “capter” le client (ou le duper ?), leur science du marketing leur fait inventer toutes formes de bons d'achat : chèques-cadeaux, tirages au sort, cartes de fidélité, avantages promis après plusieurs achats, etc. Presque toutes les enseignes de la grande distribution proposent des cartes de fidélité gratuites et tous les achats (ou seulement certains achats) donnent droit à des points qui s'ajoutent sur ces cartes et ouvrent ultérieurement un droit, soit à des réductions, soit à des cadeaux, selon des barèmes qui varient avec la chaîne commerciale. Dans tous les cas, il s'agit d'orienter la clientèle vers certains produits ou de la fidéliser à certaines marques ; il s'agit toujours de la pousser à l'achat, par exemple si les points acquis cessent d'être validés après un délai, fixé évidemment par la chaîne.

Comme exemple de bons d'achat, examinons le cas des “miles” aériens. Créés en 1981 par la compagnie American Airlines, ces points sont portés sur des cartes de fidélité, offertes par des compagnies aériennes à leurs clients, et leur permettent d'obtenir des billets gratuits, proportionnellement aux distances parcourues sur leurs lignes. Par exemple, un vol Paris-New-York en classe économique rapporte 7280 miles (la distance parcourue est exprimée en miles nautiques) et pour gagner ce même vol il faut avoir acquis sur sa carte 50000 miles. Les compagnies aériennes ayant complètement intégré cet usage dans leur politique commerciale, elles vendent ces “miles” à leurs partenaires au sol (chaînes d'hôtels, loueurs de voitures …) qui en distribuent eux aussi à leurs clients. Notons une particularité de cette monnaie mondiale : elle ne circule pas. Quand elle a servi une fois, elle est annulée. Elle est tellement passée dans les mœurs aux USA que des associations de consommateurs réclament le versement d'intérêts sur leurs miles, que le fisc songe à imposer ce complément de salaire dont bénéficient les salariés qui voyagent pour leurs entreprises (et qui sont souvent les mieux payés) et que dans certains procès en divorce, les époux se partagent le compte de miles familial. Il y a même un marché noir de miles.

Comment fonctionne vraiment le business des miles aériens – challenges.fr/…158

Les programmes de fidélité aériens incontournables en 2017 ! – thetravelersclub.boardingarea.com/…2017

 

Mais comme toute monnaie dont l'émission n'est pas confrontée avec une valeur physique, elle constitue une sorte de bombe à retardement : les compagnies ont beau faire des provisions sur les miles qu'elles émettent, pour anticiper ce que ces miles leur coûteront en billets gratuits, on a beau prévoir que la majorité des titulaires de bons n'en ont pas accumulé assez pour avoir droit à des billets gratuits, il n'empêche que le stock mondial de miles détenus sous cette forme par les quelque 89 millions de clients des compagnies aériennes était évalué par The Economist à 8500 milliards de dollars 2001.

 

L'usage des bons d'achat commerciaux, sous une forme ou sous une autre, fausse le marché d'au moins trois façons : d'abord cette pratique neutralise la concurrence. Par exemple, un programme de miles aériens peut conférer à une compagnie une position dominante. Ensuite, cet usage brouille l'information sur les prix finalement payés : quel est le prix d'une minute de téléphone avec un portable qui fonctionne avec une carte qui vous fait tel ou tel tarif dans certaines conditions, et tel tarif dans telles autres ? Quel est le prix du litre d'essence quand tout achat de plus de 10 litres donne droit à un bon et que tant de bons donnent droit à un nettoyage gratuit et rien si le nombre de bons est insuffisant ? Et quel est le prix d'un vol payé par une société à tel de ses salariés qui va profiter de sa carte pour se payer un surclassement en classe affaires ? Plus grave : qui bénéficie des billets gratuits acquis grâce aux miles gagnés sur des billets professionnels payés par l'employeur ? Une telle question va encore plus loin quand l'employeur est l'État et le voyageur un député : deux députés allemands ont été poussés à la démission pour avoir utilisé ces miles gratuits pour des déplacements en famille. Enfin, l'usage de ces bons a un impact immatériel, voire moral : la clientèle devient une part du capital (immatériel) des entreprises et ces dernières calculent la valeur actuelle nette (VAN) d'un client par les profits qu'elles anticipent des achats qu'il fera s'il est ainsi fidélisé, par exemple, il est connu en “mercatique” qu'« augmenter de 5 % le taux de fidélisation d'un client augmente sa VAN de 35 à 95 % ».

 

 9 - Les monnaies locales dans les années 30

10 - Les monnaies locales après les “Trente Glorieuses”

En France, les SEL (système d'échange local – annuairedessel.org) se sont peu à peu éloignés du système des LETS, depuis la création du premier, qui eut lieu en Ariège en 1994.

Association SEL'Idaire. Association pour l'information et la promotion des SEL francophones. SEL’Idaire diffuse : un Annuaire des SEL en France et une Carte de France des SEL ; un Agenda des Blé, réunions et fêtes SEL ; un guide SEL Mode d’Emploi ; un bulletin mensuel. Historiquement, SEL’Idaire est née de la volonté de : promouvoir en France la diffusion des informations sur les SEL ; favoriser leur création et leur développement ; faciliter la communication entre eux. Appelée à l’origine "Coordination des S.E.L.", SEL’Idaire existe pour accomplir des tâches et rendre des services utiles aux SEL et par extension, aux personnes désireuses d’en créer un – seldefrance.communityforge.net

Monnaies locales en France depuis le 1er aôut 2014.

La monnaie locale peut également servir à développer des projets solidaires. Monnaies Locales Complémentaires Citoyennes – monnaie-locale-complementaire-citoyenne.net

 

 

11 – Crypto-monnaies : avenir de la monnaie ou arnaque privée et catastrophe énergétique ?

L’acquisition d’une cryptomonnaie se fait comme si on voulait échanger des euros en dollars dans un centre de change. À Paris, c’est la Coinhouse – lamaisondubitcoin.fr par exemple. L’idée est donc d’échanger une somme X en euros vers du Bitcoin.

 

Le Bitcoin expliqué par son(ses) inventeur(s) - Satoshi Nakamoto (pseudonyme du fondateur inconnu du bitcoin et de la première blockchain, on ignore s'il s'agit d'une seule personne ou d'un groupe de personnes, et son origine japonaise est remise en cause – fr.wikipedia.org/…Nakamoto) :

 

Pour la suite des explications : transactions, serveur d’horodatage, preuve de travail, réseau, incitation, économiser l’espace disque, vérification de paiement simplifié, combinaison et fractionnement de valeur, confidentialité et calculs, voir : bitcoin.fr/Bitcoin-explique-par-son-inventeur / bitcoin.fr (cours depuis son lancement et évidemment énormément d'information sur son fonctionnement). Aussi : bitcoin.org/fr. Cours des crypto-monnaies en temps réel – courscryptomonnaies.com (Bitcoin, Ethereum, Ripple, Bitcoin Cash, EOS, Litecoin, Stellar, Cardano, IOTA, TRON, Tether, NEO, Dash, Monero, Binance Coin, NEM, VeChain, etc. Il y a plus de mille cryptomonnaies pour une capitalisation globale entre 100 et 350 milliards de dollars, essentiellement en fonction du cours des deux premières, Bitcoin et Ethereum, qui représentent à peu près 70 % de la capitalisation).

 

Le business pirate des cryptomonnaies !

En février 2018, la CFTC annonçait un programme de récompenses pour toute information concernant des malveillances visant les crypto-monnaies. Parmi les arnaques, le “pompage” – “Le Dump” – “wash trading”. Des centaines de membres, agissant à partir de groupes Telegram – telegram.org privés, sont invités à un moment précis à vendre et/ou acheter une monnaie numérique. Bilan, cela affecte artificiellement le prix du marché de la cryptomonnaie visée. La Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la bourse US, a créé il y a quelques semaines une fausse ICO - Initial coin offering – fr.wikipedia.org/…offering pour mettre en garde les investisseurs contre les fausses ICO.

 

Pour l’instant les États envisageant la création de leur propre crypto-devise ne sont pas systématiquement favorables aux ICO, aux sites d’échanges de cryptomonnaie non certifiés ou encore au minage de cryptomonnaie. À ce titre, le projet de création d’une crypto-devise officielle en Chine s’interprète plus comme une réaction pour contenir le phénomène de développement des cryptomonnaies que comme un accueil favorable de l’écosystème dans son ensemble. Si le Président du Vénézuela a créé une crypto-monnaie à travers une ICO en s’appuyant sur des mécanismes de blockchain déjà existants, l’approche de la Chine ou même de la Russie, qui souhaite également créer sa blockchain, est plus axée sur le contrôle des transactions réalisées.

 

Qu'est-ce que c'est le minage de bitcoin ? – bitcoinmining.com/fr

13 mai 19. La monnaie créée par Amazone ou Facebook va -t-elle détruire les Etats? – lacrisedesannees2010.com/2019/05/les-etats.html

18 juin 18. Russie : Deux grandes banques souhaitent se lancer dans la crypto-monnaie – cryptonaute.fr/…monnaie

22 mai 18. Qu’est-ce qu’un token ? – blockchainfrance.net/…tokens

20 mai 18. On a visité le repaire d'un mineur de cryptomonnaies (01netTV) – youtu.be/bKP4kXoTMWU

7 avril 18. La toute première crypto-nation sera-t-elle libertarienne ? – usbeketrica.com/…libertarienne

9 mars 18. La Chine annonce sa cryptomonnaie nationale : le DCEP ! – journalducoin.com/…089 / cnews.fr/…272

29 janv. 18. Le MINING combien ça rapporte? Asics ou GPU ? – youtu.be/QP_UCl1DW5w

16 nov. 17. Les libertariens rêvent-ils de monnaies électriques ? – motherboard.vice.com/…electriques

11 nov. 17. Mise en place d'une ferme de minage de cryptomonnaie – youtu.be/FGhP9U-3bLs

17 mai 17. Dans une mine secrète de bitcoin en Islande – youtu.be/MwWIXzTOoZY

21 juil. 16. La Blockchain signera-t-elle la fin du capitalisme ? – maisouvaleweb.fr/…capitalisme

Fiches de présentation des principales crypto-monnaies – cryptonaute.fr/category/cryptos



23/09/2017
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