3 - LE LIBRE ECHANGE DEREGLEMENTE
3 - LE LIBRE ECHANGE DEREGLEMENTE
ARME DE DESTRUCTION MASSIVE DE L’EMPLOI, DE L’AGRICULTURE DES SALAIRES, DES RETRAITES ET COUVERTURES SOCIALES
LE LIBRE ECHANGE c’est la libre circulation en exonération de taxe de douane, pour :
- Les marchandises
- Les capitaux
- Les services
Avec autant de libertés, on serait tenté de croire à une formule paradisiaque et pourtant dans l’histoire des siècles passés, c’est l’option de commerce utilisée par les états conquérants pour construire les empires et maintenir les territoires soumis, sous leur domination.
C’est précisément l’option qui nous est imposée par les traités européens (ainsi que par l’OMC pour ceux qui y sont affiliés hors UE).
C’est donc la mesure qui a conduit à l’étranglement que connaissent aujourd’hui les peuples des états membres de l’UE. Mais pas seulement, il est responsable de la plupart des misères du monde actuel et notamment du continent africain ayant conduit aux vagues d’émigration que nous connaissons aujourd’hui.
Supposé « renforcer la coopération économique sur le continent européen » Le libre échange est carrément la raison d’être des traités européens, il figure en 1ère page du 1er traité de la CEE dit « traité de Rome de 1957 »dont extrait art 3 ci-après, (il est repris par tous les traités européens depuis ce temps dont le traité de Lisbonne en cours d’usage.)
Article 3. L'action de la Communauté comporte, l'élimination, entre les États membres, des droits de douane et des restrictions quantitatives à l'entrée et à la sortie des marchandises. f) L'abolition, entre les États membres, des obstacles à la libre circulation des personnes, des services et des capitaux.
A noter que depuis cette date la suppression (où abaissement à des niveaux ridiculement bas) des droits de douane a progressivement été élargi quasiment à la planète entière, au gré des accords de libre échanges...
- Avec la libre circulation des marchandises, les frontières commerciales sont effacées, les Etats nations suppriment leurs contrôles douaniers et perdent donc la main sur l’équilibre de leur balance commerciale, les multinationales deviennent libres d’importer autant qu’elles veulent depuis les pays à bas coûts. Ces importations sauvages, provoquent des concurrences déloyales qui ruinent les productions intérieures, développent le chômage et imposent des réformes de destruction des couvertures sociales, au nom de l’obligation de compétitivité.
- La libre circulation des capitaux, ouvre en grand la porte des délocalisations et officialisent les paradis fiscaux, avec les gigantesques fraudes fiscales qui en découlent, ainsi que l’évasion des capitaux. Les états perdent leur pouvoir de contrôle fiscal sur les multinationales, de sauvegarde de l’outil industriel, ainsi que du capital national.
- La libre circulation des services (ex directive Bolkestein) au sein de l’UE, légalise les travailleurs détachés +ou- aux conditions du pays d’origine, sans payer de cotisations sociales dans le pays d’accueil (encore du chômage et de la destruction de nos caisses.)
De plus avec l’option ultralibérale et déréglementée le libre marché ne supporte aucun obstacle.
- Les règlements et les contrôles des administrations, sont un exemple majeur d’obstacles à éliminer, (d’où l’obsession à vouloir réduire drastiquement le nombre des fonctionnaires...)
- Les contrôles sanitaires des denrées, encore d’autres obstacles que le marché ne supporte pas...Selon l’école de Chicago, les entreprises sont supposées s’auto contrôler, à charge pour le consommateur de changer de fournisseur s’il est insatisfait...
- La lutte contre les pesticides, encore un obstacle (libre commerce)...
- Etablissements, entreprises publiques, services publics idem, puisqu’en les privatisant on peut faire du profit (hôpitaux, barrages, centrales électriques, aéroports, autoroutes, eau etc.)
- Les PMI, PME.
- Les exploitations agricoles à taille humaines, sont des obstacles à l’épanouissement des sociétés multinationales.
- L’agriculture biologique est un obstacle, si elle résiste à l’industrialisation qui entend réduire l’emploie au strict minimum...
- Les circuits courts (producteur à consommateur) sont un obstacle pour les multinationales car elles perdent l’accès à ce créneau, ils doivent donc être soumis à la concurrence mondiale des libres importations (tendance en cours)...
Il faut viser le protectionnisme, contraire du libre échange :
Principe : dans une recherche d’autosuffisance, de plein emploi, de protection des salaires et couvertures sociales, de réduction des transports, l’état décide de ce que le pays a besoin ou non d’importer et choisi ses partenaires commerciaux, en fonction des niveaux de salaires et cotisations sociales pratiqués et applique selon les cas une correction de taxe douanière d’importation en tenant compte également des différences de taux monétaires. Les services douaniers contrôlent également la circulation des capitaux.
COMMENT SOMMES-NOUS ARRIVES AU LIBRE ECHANGE ?
Le protectionnisme est la vraie raison des trente glorieuses, mais nos dirigeants ont cédé à l’influence américaine, à savoir qu’un accord de non concurrence internationale (OIC) fut dénoncé par les Etats Unis, pour finalement imposer le libre-échange avec l’OMC et les traités européens, historique :
En 1948, 53 pays industrialisés se réunissent à la Havane pour une organisation solidaire du commerce international. Avec la création de l’OIC (Organisation Internationale du Commerce) par laquelle ils s’engagent à respecter l’équilibre de leurs balances commerciales respectives, c’est-à-dire de ne pas se faire concurrence.
Selon cet accord, chaque état nation organise ses productions intérieures selon ses propres besoins visant l’autosuffisance, le plein emploi et applique les politiques sociales de son choix.
Le protectionnisme douanier, est donc reconnu en tant qu’outil de régulation économique et l’import export se fait sur accords bilatéraux.
Après avoir pourtant signés cet accord OIC, les Etats-Unis, déjà dominateurs, refusent de le ratifier au sénat. Il n’est donc pas officialisé.
Bien que le GATT qui assume le relaie, tend à déjà réduire les barrières douanières, malgré tout, la tendance OIC est appliquée durant les 3 à 4 décennies suivantes, avec le succès qu’on sait, puisque ce sont les trente glorieuses.
Ultérieurement en 1992, l’OIC sera remplacé par l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) et adopté par le traité de Maastricht, le « M » de Mondial remplace le « I » de International. Le temps « des vaches grasses » touche à sa fin pour les peuples, car les concurrences déloyales vont appauvrir les populations ainsi que les états nations.
Bien que dûment mentionné tel qu’on l’a vu dès le 1er traité en 1957, s’agissant pour les peuples, d’une mesure d’asservissement, l’application stricte du libre échange fut modérée durant toute l’existence du bloc de l’Est, vis-à-vis duquel l’occident avait à cœur de montrer au monde entier qu’il était plus agréable de vivre à l’Ouest plutôt qu’à l’Est.
Les éléments déclencheurs de l’application furent :
1°) Le tournant de la rigueur 1983 (Mitterrand), l’acte unique européen (1986) ouvrent partiellement les frontières des états membres.
2°) La chute du mur de Berlin, libérant de facto « la concurrence de qualité de vie entre l’Est et l’Ouest» . . . Margaret Thatcher, s’écrie sur les ondes, en pleine symbiose avec Ronald Reagan, « le libre échange déréglementé, va enfin pouvoir s’exprimer en Europe ». Ce qui a été fait depuis, avec les conséquences que nous connaissons...
* De son côté Reagan, pensait en même temps que « le libre échange déréglementé » allait pouvoir aussi s’exprimer à travers le monde, ce que les Etats-Unis ce sont appliquées à faire depuis ce temps, aussi largement que possible, provoquant beaucoup de misères.
CONCLUSION : Toute option politique, ne prévoyant pas clairement de rompre avec ce fléau du libre échange, en de facto affranchir le pays de sa tutelle européenne ET DE l’OMC, pour retrouver ses pouvoirs de décision, ne saurait être crédible vis-à-vis du peuple. Car cette option politique, face aux obligations de compétitivité provoquant le dumping social et salarial, puis la destruction des couvertures sociales, sera contrainte à emprunter aux banquiers pour financer ses promesses sociales, faisant courir ainsi l’endettement du pays. Le seul espoir réside donc dans une prise de conscience en masse de la population en faveur de l’indépendance de la France vis-à-vis de l’UE et de l’OMC.
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