Texte 1 du Mouvement pour une monnaie démocratique (France)
Une gigantesque escroquerie monétaire met en difficulté les finances des États et diminue gravement le niveau de vie des citoyens. Nous sommes trahis par tous ceux qui s’accommodent d’un système complexe et obscur aux finalités inavouables. Si la monnaie existe, c’est parce que des hommes l’ont créée ! La fonction de créer la monnaie s’appelle la création monétaire, c’est le terme consacré. Un simple jeu d’écriture suffit à créer la monnaie lors d'un processus largement développé dans tous les livres d'économie. Posons nous maintenant une question laissée dans l’ombre, mais fondamentale pour toute société humaine : Qui doit créer la monnaie ? Si la monnaie est créée par un organisme public comme la banque de France ou la BCE, la monnaie est propriété publique, la société civile est bénéficiaire directe de l’émission, ce qui est justifié puisque c’est elle qui est à l’origine de toutes les richesses disponibles sur le marché. Si la monnaie est créée par un organisme privé comme une banque commerciale, la monnaie est alors prêtée à la société civile qui verse en retour des intérêts considérables aux actionnaires. Comme un défi au bon sens et à la faveur de l’obscurantisme ambiant, c’est ce dernier scénario qui nous est imposé. Pour en finir avec l'escroquerie monétaire il faudrait que seule la Banque de France puisse émettre la monnaie. En leur confiant le droit de produire la monnaie, les peuples se sont asservis aux banques commerciales et le plus souvent privées.
L’histoire du capitalisme et son succès est, évidemment, lié à une invention, ou plutôt à une mystification : l’argent-crédit ou la monnaie-dette. L’iniquité, l’injustice, la pauvreté, la corruption et la dévastation de l’environnement naturel et social ont pour origine une cupidité soigneusement camouflée : la création monétaire par les banques. La plupart des gens s’imaginent que notre monnaie est créée par le gouvernement. Ce n’est pas le cas. Certes, la Banque Centrale imprime la monnaie (les billets de banques). Par son intermédiaire, l'État est bien le créateur de cette monnaie dite "manuelle" mais qu'il n'est de toute façon possible de se procurer que par un débit équivalent sur un compte de monnaie scripturale dans une banque commerciale. De ce fait les banques en prêtant de l’argent sont les créateurs, de fait, de 100 % de la masse monétaire en circulation. Même si la monnaie scripturale ou monnaie bancaire (le crédit ) est garantie en partie (moins de 10 %) par la monnaie centrale émise par les banques centrales, comme autrefois la monnaie papier était garantie par de l’or, mais c'est évidemment insuffisant si une majorité de la population se précipite pour obtenir cette monnaie centrale (bank run). En clair, la monnaie est créé par le processus d’endettement auprès des banques ; c’est une création ex-nihilo.
Par essence, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents. Maurice Allais, Prix Nobel de Sciences Économiques 1988
Une élite bancaire internationale détient le pouvoir suprême de création monétaire. Cela lui donne le contrôle au moyen de l’argent-crédit des destinées des nations et de l’économie mondiale. En fait, tous nos problèmes viennent de là. C’est parce que l’argent est prêté avec intérêt et avec pour seul objectif de faire des profits que nous observons l’absurdité d’investissement dans des technologies « gadget » alors que des besoins de base ne sont pas satisfaits. Le contrôle de la masse monétaire en circulation et donc de la monnaie nécessaire aux activités bénéfiques est le droit régalien du pouvoir politique issu du débat démocratique. La capacité de battre monnaie sur un territoire et donc la création de la confiance dans l’échange marchand est le premier devoir de tout gouvernement souverain. Pourquoi le gouvernement devrait-il payer de l’intérêt à un système bancaire privé pour l’usage de sa propre monnaie qu’il peut émettre lui-même sans intérêt et sans dette ?
Le fait que le gouvernement ait abandonné cette fonction aux banques privées est une trahison abominable qui a amené à l’aberration que quasiment 70% de la dette publique corresponds à des emprunts qui ont du être souscrit par ce même État pour seulement payer les intérêts aux prêteurs et in fine aux banques créatrices de monnaie (plus de 120 millions d'euros par jour). Le gouvernement se refuse à lui-même un privilège qu’il a accordé aux banques par la loi, il se fait le serviteur des banquiers et méprise le peuple. L’objectif des banques privées n’est pas d’émettre l’argent en fonction des besoins de la population, mais de faire le plus de profits possibles, et d’amener gouvernements, collectivités locales, entreprises et individus à s’endetter. L’oligarchie financière internationale, gonflée d’arrogance et de certitude sur la validité de son idéologie est donc favorable à une banque centrale européenne, car c’est le meilleur moyen, pour elle, d’empêcher tout gouvernement national de recouvrer sa capacité de battre monnaie et de se maintenir au pouvoir.
Ce tour de passe-passe, cette escroquerie monumentale du cartel bancaire international doit cesser. L’heure n’est plus de constater et de déplorer, mais de comprendre et d’agir. Nous, signataires de ce texte, nous nous engageons à faire connaître cette escroquerie à nos concitoyens et à promouvoir une réappropriation de la création monétaire au bénéfice du peuple français par l’État et ses institutions.
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