Fraternité Citoyenne

V – La civilisation de la marchandise est moribonde … tant mieux, passons à autre chose !

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Une croissance indéfinie est impossible, nous n'avons qu'une seule Terre, mais une civilisation du bonheur est possible. Les solutions existent, mais l'opinion les ignore car les structures actuelles et les détenteurs des pouvoirs économique et politique s'y opposent. Nos conditions de vie et de travail continuent à se détériorer et les inégalités sociales s'accentuent. De multiples conflits traduisent cette situation de crise. Elle ne peut que s'aggraver. C'est un seul et même système qui organise l'exploitation des travailleurs et la dégradation de vie qui met en péril la Terre entière. La croissance aveugle ne tient compte ni du bien-être, ni de l'environnement.

René Dumont

 

La crise économique est une fiction, résultat de l'accumulation capitaliste et de décisions criminelles. La crise écologique elle aussi découle d'actes délibérés. Il n'y a jamais eu autant de possibilités de vendre son âme pour quelques sous. Pourtant une utopie est possible : il faut réapprendre à chérir le miracle de la vie pour faire un monde meilleur. Nous sommes tous dans le même bateau : la planète Terre.

José "Pépé" Mujica, ex président de l'Uruguay. Octobre 2015

 

 Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. Aucun problème ne peut être résolu sans changer le niveau de conscience qui l'a engendré. L'imagination est plus importante que le savoir.

Albert Einstein

 

 Ne doutez jamais qu'un petit groupe d'individus conscients et engagés puisse changer le monde. C'est même de cette façon que cela s’est toujours produit.

Margaret Mead

 

 Seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde, y parviennent.

Jack Kerouac

 

Les alternatives au capitalisme ne manquent pas. Même si le socialisme expérimenté en URSS a failli, le vrai socialisme, c'est-à-dire un projet véritablement alternatif au capitalisme est l'avenir de l'Humanité. Encore faut-il qu'il s'enrichisse de la pensée de nombreux auteurs, et en particulier d'auteurs de l'écologie politique*. Aujourd’hui, dire que la civilisation de la marchandise est en train de mourir ne semble plus être totalement hors sujet ! Pourtant, au début des années 90, avec la chute du Mur et la fin de l’Union soviétique, certains soi-disant philosophes nous ont promis la fin de l’histoire et le régime démocratique libéral capitaliste jusqu’à la fin des temps. Cela n’a rien de très original, au 13e siècle d’autres nous avaient prédit l’ordre médiéval et le pouvoir du Vatican probablement jusqu’au Jugement dernier !

 

*Textes & acteurs de l'écologie politique – jutier.net/…texteset.htm

 

De tout temps, il y en a toujours qui pour se faire bien voir du pouvoir en place et surtout parce que : « après moi le déluge ! », prétendent ce genre de sottises. Dans le fond, ils pensent qu'ils ne pourront rien faire pour changer quoi que ce soit et… tout va bien pour eux, merci ! Alors, pourquoi d'autres, comme l'auteur de cet ouvrage, pensent qu'une nouvelle civilisation est en train d'émerger ? Tout simplement parce que comme tout être vivant et comme tout dans l’Univers, tout ce qui naît finit par mourir ! Et la civilisation de la marchandise ne fera pas exception.

 

En 1905, Max Weber, dans L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme (texte intégral : jutier.net/…mweber1.htm), considère que l'émergence du capitalisme moderne date de la Réforme. Sur la base d'un constat sociologique, il lie l'esprit du capitalisme à la mentalité protestante et le voit donc comme le résultat d'une évolution lente issue de la Réforme, et plus généralement de l'évolution religieuse se faisant dans le sens d'un « désenchantement du monde ». On remarque d'ailleurs que des formes sporadiques de capitalisme financier avaient été développées un peu avant la Réforme protestante par les Lombards et les juifs, non soumis aux contraintes religieuses du catholicisme. Pour Weber, l'éthique du métier vient du luthéranisme qui encourage chaque croyant à suivre sa vocation, et qui fait de la réussite professionnelle un signe d'élection divine. En effet, les croyants ordinaires, sachant qu'ils n'ont pas la maîtrise de leur salut (logique de la prédestination), tentent ardemment de trouver dans leur vie privée des signes de cette prédestination, telle la réussite professionnelle, afin d'atténuer leur angoisse vis-à-vis de la mort et du jugement qui la suit. Par ailleurs le rapport direct à Dieu prôné par la religion protestante accélère le processus de « désenchantement du monde » (en supprimant nombre de pratiques religieuses par exemple), ce qui concourt à l'émergence de la rationalité.

 

Concrètement, le 17e siècle voit Amsterdam devenir la capitale mondiale de l'imprimerie, de la finance et de la navigation, grâce à l'afflux de réfugiés protestants, qui amènent leur or et leur savoir-faire. Ils développent un marché financier sophistiqué, avec paiement à terme et options, où brillent deux sociétés très importantes : la Compagnie des Indes et la Banque centrale. Le même phénomène se produira à la fin de ce siècle à Londres, envahie par une armée hollandaise comptant des milliers de réfugiés protestants français.

 

Le mouvement des "enclosures" en Angleterre et au Pays de Galles par l'Enclosure Act en 1727, est considéré également comme un événement marquant de la naissance du capitalisme. Les premières vagues d'enclosures datent du 15e siècle. Les bouleversements qu'elles provoquent marquent déjà les esprits de l'époque : Thomas More dénonce déjà dans Utopia en 1516 les conséquences sociales des balbutiements du capitalisme agricole naissant et décrit un monde alternatif, un nulle part imaginaire marqué par un style de vie s'apparentant au communisme.

 

On peut ergoter sur la date de naissance du capitalisme, que l'on considère qu'elle coïncide avec la découverte de l'Amérique ou avec les révolutions américaine et française ou encore avec le mouvement des "enclosures", finalement peut importe ! Quoi qu’il en soit, c’est clair qu'Amsterdam au 17e siècle puis Londres au 18e siècle ont été les villes-phares du capitalisme naissant et que la création de la monnaie fiduciaire par les marchands d’or qui sont devenus banquiers est l’élément moteur du capitalisme. En clair, pas de capitalisme sans capital ! Forcément, les laudateurs du capitalisme font remonter celui-ci à la révolution néolithique. Pour eux, le capitalisme est un état de nature et tout s’explique par le darwinisme social.

 

En attendant, ce monde absurde perdure parce qu'il y a encore trop des gens qui dorment ! ☼ J'accepte. Ce texte est une « belle » illustration de notre économie de mort. Il a été mis en circulation sur le Net le 11/09/03 par un(e) anonyme. Peu importe nos croyances ou nos idées politiques, le système mis en place dans notre monde libre repose sur l'accord tacite d'une sorte de contrat passé avec chacun d'entre nous, dont voici dans les grandes lignes le contenu… dai.ly/x3d4o6 (le contrat tacite de notre monde libre).

 

1 - Réappropriation par le pouvoir politique de la capacité de battre monnaie

Une monnaie qui ne rapporte aucun intérêt, qui soit étalonnée sur le temps de travail humain standard (par exemple, un nouveau Franc définit comme suit : 10 unités monétaires = une heure au SMIC – smic-horaire.com, soit, environ 1 € aujourd'hui en France) et qui soit contrôlée par le pouvoir politique.

Ainsi est né le postulat de base du capitalisme affirmé par Adam Smith dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations (texte intégral : jutier.net/…asmith1.htm) en 1776.

Durant les « 30 glorieuses » selon Fourastié (économiste à OECE dans les années 50) ou les « 30 désastreuses » selon René Dumont (initiateur du mouvement écologiste en France) – jutier.net/…redumont.htm, la forte croissance de l’après guerre a nourri les espoirs les plus ambitieux d’un progrès et d’une croissance infinis. Pourtant, dès les années 50, des voix s’élevaient pour mettre en garde contre un retour aux crises cycliques de surproduction. Entre 1950 et 1973, le taux de croissance sera de 4,3 % dans l’ensemble des pays de l’OCDE soit une production multipliée par 3 en 25 ans. Ensuite commenceront les 30 médiocres (1974-2003).

L'amélioration des moyens informatiques aussi bien matériel – la vitesse de CPU ainsi que les capacités de mémoire vive et des disques durs – que logiciel – le trading algorithmique*, ont permis tous les délires que nous constatons sur la "planète finance" aujourd'hui.

*Algorithmic trading – en.wikipedia.org/…trading / automated trading system (ATS) – en.wikipedia.org/…system / trading haute fréquence ou HFT, de l'anglais high-frequency trading – fr.wikipedia.org/…frequence

Il faut prendre en considération également dans cette équation les dépenses par les bénéficiaires de ce système, les "1 %" (Les inégalités de patrimoine aux USA (¼) – les-crises.fr/inegalites-patrimoine-usa-1). Comme ils s'enrichissent de plus en plus vite, il y a une inflation des produits de luxe et des actifs (L'inflation par les actifs non-renouvelables – cepii.fr/…2.pdf).

Gilets Jaunes, Démocratie et Monnaie. "Il n'y a pas d'argent magique", disait Macron… SI ! L'argent que nous utilisons actuellement est créé par magie, au profit des VRAIS patrons de Macron. Reprenons le VRAI pouvoir, le pouvoir de la monnaie – youtu.be/d7wf5TuUZ9E

 

2 - Changement de paradigme

La distribution sociale, plutôt que la croissance, devrait dominer la vie politique du prochain millénaire. L'allocation des ressources hors du marché ou, tout au moins, la limitation sévère de l'allocation par le marché est essentielle pour conjurer la crise écologique imminente. D'une manière ou d'une autre, le sort de l'humanité dépend de la restauration des autorités publiques. Eric J. Hobsbawn

 

Oubliez les douches courtes – youtu.be/QqnC2avyNAk

Historiquement, les révolutions paradigmatiques sont, pour ne citer que les plus importantes sur notre bout de planète appelé Occident : 1 / la fin de l’empire romain et l’émergence de la chrétienté comme religion d’État à la fin du 4e siècle ; 2 / la réforme protestante, le Siècle des Lumières – fr.wikipedia.org/…Lumieres et les révolutions américaine et française.

Au début des années 80, on enseignait dans les écoles d’ingénieurs, de commerce ou dans les universités, que grâce aux biotechnologies et aux NTIC, nous allions, très certainement, connaître la phase ascendante du 5e cycle de Kondratiev – fr.wikipedia.org/…Kondratiev 

À propos des métiers à la con – Bullshit Jobs par David Graeber – partage-le.com/…graeber

À travers la figure d’Edward Bernays (1891-1995), l'un des inventeurs du marketing et l'auteur de "Propaganda", un passionnant décryptage des méthodes de la "fabrique du consentement" – vimeo.com/272909320 

La propagande : les 5 filtres des médias de masse – youtu.be/asuph7xJy1Q (résumé de 5 min)

Monique Pinçon-Charlot : « Nous sommes face à une classe sociale puissante et mobilisée pour défendre ses intérêts » – comptoir.org/…interets

La chute du mur de Berlin en 1989 a permis l'avènement d'une mondialisation et de sa pensée unique. Aujourd'hui, la liberté est engluée par une visqueuse doctrine qui enveloppe tout raisonnement rebelle, l’inhibe, le trouble, le paralyse et finit par l’étouffer. Cette doctrine de la pensée unique, la seule autorisée par une invisible et omniprésente police de l’opinion, est simplement la traduction en termes idéologiques à prétention universelle des intérêts du capital international. Ainsi, au nom du « réalisme » et du « pragmatisme » qu'Alain Minc formule de la manière suivante en 1994 : « Le capitalisme ne peut s’effondrer, c’est l’état naturel de la société. La démocratie n’est pas l’état naturel de la société. Le marché, oui. », l’économie est placée au poste de commandement – 09novembre1989.revolublog.com/…746

De cette notion de rareté découle l’économie de marché. L’économie de marché fonctionne tant que la demande dépasse l’offre. Une des principales causes de la crise des années 30, c'est la surproduction – philisto.fr/…1930.html

Il s’agit de réfléchir attentivement aux problèmes qu’engendrent la sacro-sainte croissance, à ce que l’on entend lorsque l’on parle du progrès et qu’est-ce que le bonheur qui découlerait naturellement de la religion de la technoscience ? Dans le sens de J. Ellul – fr.wikipedia.org/…Technoscience

Notons que cette surévaluation des sciences de la vie n'est pas neuve et qu'au XVIIIe siècle des philosophes mécanistes comme Julien Offray de La Mettrie – fr.wikipedia.org/…Mettrie parvenaient aux mêmes conclusions.

C'est bien une remise en cause radicale de la prétention à l'universalité du projet de civilisation américano-euro-occidentale et de la culture de supermarché véhiculées par les médias qu'il nous faut faire. C'est mettre fin à la colonisation culturelle et technologique du monde par la civilisation industrielle moderne et l'idéologie "du progrès", pour que reprennent la progression, l'évolution, c'est-à-dire la poursuite de la différentiation et du perfectionnement de la vie sous toutes ses formes. C’est un mouvement de décolonisation intégral, de décolonisation de l'imaginaire*. Il faut vouloir la mort de cette société qui agonise pour préparer celle qui est possible. Un des problèmes-clé de l'Occident est la croyance en la religion de la technoscience, le matérialisme scientiste. La science n'est pas une finalité en soi. L'homme n'est pas qu'une machine à commandes chimiques et la société n'est pas une usine ou une méga-machine qui fonctionne selon des lois. La science économique est une imposture. Ce n'est ni plus ni moins que les règles du jeu de l'idéologie marchande qui veut s'imposer en dogme. Les économistes et mêmes les physiciens qui manipulent un langage conceptuel comme les mathématiques sont les sorciers modernes (A7). Les prêtres du Moyen-âge, qui étaient les seuls à savoir lire le latin, étaient eux aussi les détenteurs des dogmes de leur époque.

* Décoloniser l’imaginaire. Serge Latouche « Survivre au développement », conclusion, Intervention à l'Unesco  1libertaire.free.fr/SLatouche21.html

 

3 - Gandhi et Ruskin, des exemples à suivre…

La civilisation, au vrai sens du terme, ne consiste pas à multiplier les besoins, mais à les limiter volontairement. C'est le seul moyen pour connaître le vrai bonheur et nous rendre plus disponible aux autres […] Il faut un minimum de bien-être et de confort ; mais passé cette limite, ce qui devait nous aider devient une source de gêne. Vouloir créer un nombre illimité de besoins pour avoir ensuite à les satisfaire n'est que poursuivre du vent. Ce faux idéal n'est qu'un traquenard. Gandhi

 

4 - De la compétitivité à la convivialité

« Changer de système ne passera pas par votre caddie » Raj Patel – usbeketrica.com/…caddie

Les nouveaux chiens de garde – vimeo.com/212799054

 

5 - L’imagination au pouvoir !

 D'ailleurs, la doctrine économique de notre culture stipule que le capitalisme est synonyme de liberté individuelle et de sociétés libres, n’est-ce pas ? Eh bien, si vous vous êtes déjà dit que cette logique était une belle connerie, lisez "The Invention of Capitalism" (non traduit). L'historien de l’économie Michael Perelman, explorant les travaux et la correspondance d'Adam Smith et de ses contemporains, a écrit une histoire de la création du capitalisme allant au-delà du conte de fées superficiel qu’est La Richesse des nations ; il nous propose ainsi de lire les premiers capitalistes, économistes, philosophes, prêtres et politiciens dans leurs propres mots. Et ce n’est pas beau à voir.

L’invention du capitalisme : comment des paysans autosuffisants ont été changés en esclaves salariés pour l'industrie – partage-le.com/…levine (article de Y. Levine)

 

Le capitalisme fera parti de l’histoire de l’Humanité. Que l’on estime sa durée à cinq siècles ou moins, peu importe. L’objet de cet ouvrage n’est pas d’analyser les aspects positifs de son histoire. Et il y en a eu certainement quelques uns ! On ne refait pas l’Histoire, mais ce qui est certain, c’est que ce n’est pas la fin de l’Histoire. Le libéralisme économique, l’économie de marché ne sont certainement pas l’achèvement, le mode ultime d’organisation pour le genre humain. Je doute, de toute façon, que l’Humanité aille vers un quelconque « progrès » ou vers une « finalité ultime ». Ce n’est pas parce que Kant, dans la lignée du Siècle des Lumières, a suggéré qu’il y a progrès et donc finalité que l’on est obligé de croire que l’Histoire aurait un point final ! Il n’y a ni progrès, ni croissance inéluctable, ni linéarité, ni cycle dans l’Histoire. La base de l’histoire de l’Humanité est la représentation majoritaire, collective et inconsciente que l’on se fait de notre vision du vivre ensemble. L’Histoire est faîte de confrontations des idées des uns et des autres. Nous sommes tous acteurs et réalisateurs de la grande pièce de théâtre de l’Humanité.

 

6 - Pour les 1 %, deux obligations sont ainsi affirmées

Dans le système actuel, deux obligations sont martelées. La première est la croissance : un simple ralentissement de croissance est une catastrophe économique. La seconde est la compétitivité, mot qui désigne aujourd'hui une rivalité de tous les instants qui serait inévitable. Nous constatons tous que la croissance sans limite est insoutenable. Ses conséquences sont déjà telles que c'est l'équilibre biologique de la planète qui est compromis. Ce que n'entrevoyaient que quelques esprits lucides il y a quelques décennies apparaît aujourd'hui à l'évidence : on ne peut plus continuer cette course aveugle.

Quant à la compétitivité, elle débouche sur un profond déséquilibre social. Cette guerre économique permanente qui impose d'être le meilleur en n'importe quoi, déshérite les perdants trop peu combatifs… ou qui n'ont pas eu la chance de naître parmi les privilégiés. À force de favoriser "les meilleurs" au détriment de tous les autres, le formidable progrès des connaissances et de leurs applications technologiques a été mis au service d'une infime minorité, tandis que plus d'un milliard d'êtres humains souffrent de malnutrition, n'ayant pas même un lopin de terre à cultiver de leurs mains pour survivre.

Alors que les effets catastrophiques de ces impératifs de croissance et de compétitivité sont évidents, on continue pourtant à les prétendre incontournables. Et avec des arguments aussi creux que : "c'est dans la nature des choses" ou "c'est ainsi que les hommes fonctionnent", sans percevoir à quel point ces deux pièges, dans lesquels notre civilisation se perd, sont contenus dans les mécanismes actuels de la monnaie qui, pourtant, ne sont évidemment pas des lois de la nature. Car l'obligation de croissance est contenue dans le mode de création de la monnaie : il faut, d'une part, qu'un investissement rapporte plus qu'il n'a coûté pour que puissent être payés les intérêts du crédit ou les "retours sur investissement" et, d'autre part, qu'il y ait toujours plus d'emprunts contractés afin que la masse monétaire reste à peu près constante, afin que le système monétaire ne "coince" pas.

Le creusement du fossé entre les riches et les pauvres est contenu dans le choix des clients auxquels les crédits sont ouverts, parce qu'un organisme de crédit, pour éviter d'être mis en faillite, exige des garanties, une hypothèque, une assurance. On ne prête donc qu'aux riches et par l'effet "boule-de-neige" de la capitalisation, seuls les riches ont ainsi les moyens de s'enrichir.

Alors que l'opinion a compris les dangers de la croissance à tout prix et s'indigne de voir que cette exploitation des richesses ne réduit pas, bien au contraire, la misère en ce monde, force est de constater que les mécanismes monétaires sont tellement mal connus que leur relation avec ce productivisme et avec cet individualisme n'est généralement pas dénoncée ni même perçue par le grand public. Cette relation se manifeste pourtant, par exemple, par la réaction du public contre l'argent en cas de crise économique : on constate que c'est bien en créant leur propre monnaie que des minorités cherchent alors à survivre. Les expériences qui furent lancées pour réagir à la grande crise des années 1930, celles de la monnaie fondante de Gesell, ou les cercles WIR, de même que celles qui sont nées un peu partout depuis le tournant libéral des années 1980, par exemple en Argentine en 2002, sont bien des manifestations de rejet de la monnaie officielle. Mais ces monnaies parallèles, parce qu'elles sont à usage local, restreint, marginal, ne peuvent, au mieux, qu'épargner, mais pour les seuls membres des associations qui les créent, certains des effets néfastes qu'ils constatent.

 

D'autre part, comment ne pas s'apercevoir qu'on retrouve partout l'argent comme mobile quand on déplore de grandes catastrophes humaines comme l'affaire du sang contaminé, ou des désastres écologiques comme les marées noires ou les dégazages en mer, quand on prend conscience des effets de la marchandisation des services publics et du brevetage du vivant, ou quand on découvre le pouvoir et le rôle des fonds de pension, de la spéculation monétaire et des paradis fiscaux sur les choix économiques, etc. ? L'argent est le dénominateur commun de tous ces comportements inhumains, il est bel et bien à l'origine commune de ces catastrophes qui n'ont rien de naturel.

 

Ceci devrait amener à comprendre que chercher à réparer, quand c'est possible, les effets de ces mécanismes, ne résout rien, puisqu'ils se renouvellent indéfiniment, voire s'amplifient, tant que demeure leur cause commune : le système monétaire actuel. Il faut donc supprimer cette cause et prendre conscience que c'est devenu inévitable, que c'est la condition nécessaire pour donner à la société d'autres bases que celles qui sont en train de la détruire.

 

Cette révolution monétaire doit faire en sorte qu'elle n'oblige plus la croissance, inhérence au système à réserves fractionnaires, et qu'elle tienne compte d'autres critères que la rentabilité financière pour qu'il soit possible de produire, dans le respect des Droits de l'Homme et de son environnement, des biens et des services accessibles à tous. Aucun coup d'État ne devrait être nécessaire pour réaliser une telle transformation puisqu'elle vise à faire passer l'intérêt général avant l'intérêt de quelques-uns.

 

7 - Fixer objectivement la masse monétaire

L'un des principaux avantages de la réforme proposé dans la partie précédente, c'est qu'il est facile pour l'État de fixer objectivement la masse monétaire. Une telle limite naturelle résulte simplement de deux des aspects de la monnaie : elle est un droit de tirage sur les richesses produites et une reconnaissance de dette commune puisque la loi oblige à l'accepter en paiement. De ces deux faits découle la règle suivante : les représentants d'une population qui, en ayant le monopole de la création de sa monnaie, s'engagent en son nom, ne peuvent émettre que la masse monétaire équivalente aux richesses que cette population produit et met en vente. La création monétaire étant ainsi un engagement à produire, toute nouvelle production entraîne automatiquement la création de son équivalent en monnaie. Et inversement, lorsqu'un produit parvient à son consommateur, la monnaie qui lui sert à l'acheter a rempli son rôle et n'a plus ensuite de raison d'exister, elle est donc annulée au moment de la vente. En d'autres termes, la monnaie devient un flux parallèle et équivalent à celui des richesses produites afin d’être vendues. Il s'agit évidemment d'une équivalence de principe qui donnera lieu, dans la pratique, à des ajustements par des calculs analogues à ceux que les ordinateurs boursiers font aujourd'hui pour afficher les cours de façon continue et permanente. Mais il faut insister sur un autre aspect. Pour que cette équivalence soit à l'origine de la création monétaire, il faut que le prix d'un bien ou d'un service mis en vente soit évalué au moment où est pris l'engagement de sa production, et non plus après, quand il a déjà été produit. Ceci présente l'inconvénient de bouleverser les habitudes, et le réflexe sera probablement de croire, mais un peu vite, qu'il est question de supprimer le marché. Il ne s'agit pas de tout supprimer du concept de marché, mais d'éliminer ses aspects négatifs, comme la spéculation.

 

Alors même qu'au contraire, c'est la financiarisation de l'économie qui a eu pour conséquence de réserver les vertus du marché aux seuls professionnels des "Marchés" (Bourses des valeurs et autres marchés des changes ou des matières premières, etc.) et de les supprimer pour le reste du monde, qui se voit offrir des marchandises à des prix fixés au préalable par les vendeurs : c'est "à prendre ou à laisser", on ne marchande pas, c’est-à-dire de permettre que le prix de vente d'un bien ou d'un service résulte vraiment d'un débat entre producteurs-vendeurs et consommateurs-acheteurs. Or ce n'est que si cette évaluation démocratique a lieu en amont, donc avant qu'il soit trop tard, qu'il est possible de discuter des modes de production, de les encourager ou de les proscrire. Précisons, si besoin, que ces discussions sont destinées à définir des bases, et non à fixer chaque prix, un à un, et qu'il faut prévoir des marges d'erreur et des aléas, par exemple pour la production agricole, qui donneront lieu aux ajustements mathématiques nécessaires évoqués ci-dessus. Et ajoutons que cela n'a rien d'utopique, comme le prouvent les Seikatsu, ces associations producteurs-consommateurs qui fonctionnent ainsi au Japon depuis déjà plus de 25 ans, ou bien les Community supported agriculture (CSA), ces associations de consommateurs* qui passent des contrats avec des agriculteurs et qui achètent ainsi, avant la saison, une part de leur récolte fermière.

 

* la CSA modèle de Poughkeepsie, installée en zone préurbaine à une centaine de km au nord de New-York, en France le réseau Alliance paysans écologistes consommateurs et AMAP – reseau-amap.org qui regroupe des associations qui travaillent ensemble pour promouvoir le développement de produits d'agriculture écologique de qualité.

 

Par rapport à la situation actuelle, la monnaie conserve donc son rôle d'unité de compte et de moyen de paiement, même différé. Elle est un pouvoir d'achat qui ne sert qu'une fois car il est périmé quand il a servi, comme un titre de transport ou un timbre, tout en laissant à son titulaire la possibilité de l'utiliser pour n'importe quel achat de son choix. Par contre, cette monnaie réformée cesse d'être un facteur d'enrichissement et d'inégalité, donc de domination, dès lors qu'une ouverture de crédits n'implique plus de versement d'intérêts.

 

Assainie sur de telles bases, la monnaie apparaît comme le moyen de répartir entre tous les consommateurs les biens et les services que produit l'économie dans une nation. La logique de capitalisation, c'est-à-dire d'accumulation, fait place à une logique de répartition, de distribution. Cette réforme, bien plus simple et plus objective que celles qui ont jalonné l'Histoire, conduit à un retournement de situation : à la loi de la jungle financière qui règne aujourd'hui, elle substitue un contrôle social de la production, les décisions économico-financières sont enfin soumises à la réflexion et au débat politique, éclairés par des enquêtes objectivement menées. Mais tant qu'un tel débat préalable ne permettra pas de considérer d'autres aspects que la rentabilité, les avertissements d'experts et les cris d'alerte contre les dangers du productivisme actuel pourront indéfiniment se multiplier, ils ne seront que vœux pieux. En ce qui concerne le commerce international, si la monnaie d'un pays est la manifestation comptable de ce que ses résidents s'engagent à y produire (en utilisant les connaissances humaines acquises pour faire fructifier les richesses du sol et du sous-sol), les relations commerciales entre deux régions ne sont plus que des contrats de troc entre leurs deux populations, les échanges internationaux de marchandises sont à somme nulle et il n'y a alors plus de dette financière internationale. Il va de soi que ces contrats peuvent inclure des délais, que leur équité et leur exécution peuvent être soumises à un contrôle supranational, etc.. L'important est que cette transformation des bases du commerce extérieur permettrait aux populations de retrouver le droit de disposer d'elles-mêmes, celui d'assurer en priorité leur propre suffisance vitale, de "vivre au pays" et de s'y épanouir en développant leurs cultures.

 

8 - Séparer la gestion des biens de celle des gens

Lorsque les économistes parlent de valeur, il s'agit de valeur d'échange et que celle-ci est, de fait, le prix de vente d'une marchandise. Outre que ce prix, tel qu'il est fixé aujourd'hui, ne résulte nullement d'un débat comme le prétend l'économie classique, mais plutôt de la loi du plus fort financièrement parlant, cette façon de comparer à l'étalon unique qu'est la monnaie ce qui est mesurable et ce qui ne l'est pas, conduit à considérer le travail humain comme une marchandise, une matière première parmi d'autres, et finalement l'être humain comme un objet remplaçable.

 

D'autre part, un peu de lucidité permet de prévoir que la production de demain sera de plus en plus une œuvre collective et intellectuelle, qui fera de moins en moins appel à de la main d'œuvre mesurable en temps de travail, et de plus en plus à une participation humaine impondérable, liée à la personnalité, à la culture, à l'expérience, à l'imagination et à la créativité, qualités par essence non mesurables. De sorte que prétendre pouvoir estimer la participation individuelle afin de l'acheter à un "juste prix", le "salaire", devient une absurdité, voire une escroquerie.

Pour éviter pareille aberration, il faut séparer la gestion des gens de celle des biens. Ne plus mélanger dans une même comptabilité l'être et l'avoir, c'est ramener l'économie à sa place naturelle, celle de l'intendance. Cessons d'oublier que le rôle d'une entreprise de production est de transformer des matières premières pour mettre à la disposition des gens les biens ou les objets dont ils ont besoin, et que ce n'est pas de fournir du travail, ce n'est pas de créer des emplois pour justifier des revenus. Le fait que la transformation de la matière nécessite une intervention humaine n'oblige pas à traiter "une ressource humaine" comme une matière première, et c'est en séparant la comptabilité des matières de celle des humains que cette distinction redeviendra possible et qu'on se rappellera que travail et emploi ne sont pas des buts, mais des moyens. Alors seulement, le revenu reçu par un être humain ne sera plus le prix auquel il se vend à une entreprise. On ne parlera plus de salaire, de prix de la sueur, mais de revenus individuels, fondés sur les besoins personnels et dont le but sera de fournir à chacun les moyens de développer ses qualités propres pour exercer au mieux les activités par lesquelles il assume sa participation à la société. Alors cette contribution pourra parfaitement ne pas être mesurable et produire de la qualité, même pour le long terme. Même si cela implique que le revenu soit versé par l'ensemble de la société et pendant toute la vie, et non plus par les entreprises, à ceux qu'elles emploient, et seulement pendant la durée de cet emploi.

 

Dans l'économie actuelle, la monnaie de profit est utilisée pour "marchandiser" le domaine de l'immatériel. En empiétant ce domaine de liberté, la finance le soumet au profit et en contrôle ou en réserve l'accès. Les différents accords internationaux, AGCS*, TAFTA et CETA sont en train d'installer cette appropriation de tout un patrimoine commun de l'Humanité, fait de connaissances lentement élaborées au cours de l'Histoire. L'art et une certaine culture sont déjà standardisés, il ne sera bientôt plus possible aux agriculteurs de renouveler leurs récoltes, comme ils l'ont fait pendant tant de générations, sans acheter de nouvelles semences à Monsanto.

 

*Accord général sur le commerce des services – fr.wikipedia.org/…services / TAFTA – fr.wikipedia.org/…dinvestissement / TAFTA – collectifstoptafta.org

 

La séparation de la gestion des biens de celle des gens permettrait de rendre impossible cette appropriation, en faisant de la monnaie l'instrument de la seule gestion du réel. De séparer ce qui est naturellement du domaine de l'économie, qui est mesurable et qui doit être "économisé" et donc compté – en particulier évidemment les ressources naturelles – d'avec ce qui est du domaine du non-mesurable, de l’impondérable et l’immatériel, celui de la connaissance, de la culture, de l’information qu’on donne sans s’en défaire et dont l'usage, loin de devoir être limité s'il n'est pas utilisé pour nuire, doit pouvoir être diffusé sans compter, et par conséquent être gratuit.

 

Ces deux domaines ne sont évidemment pas indépendants, puisqu'il y a un lien entre eux, l'Homme, qui vit dans le domaine du réel et doit pouvoir s'épanouir librement dans le domaine de l'immatériel qui lui est propre. Mais dans la mesure où l'économie produit des biens et non pas des profits financiers, où la monnaie est un flux qui se consume en même temps que les biens produits, il devient possible de décider objectivement de l'économie. Alors les gens peuvent se grouper en un réseau de coopératives de toutes tailles et y prendre ensemble les décisions objectives qui les concernent directement, puisqu’il s’agit d’abord de décider de ce qu’ils veulent produire pour consommer et dans quelles conditions, ce qui définit en même temps leur activité et la masse monétaire totale dont ils disposent. Il leur appartient ensuite de faire, dans le budget ainsi fixé, la part destinée à payer les moyens matériels de leur production, celle qui est nécessaire à faire fonctionner les services publics et celle qui constitue leurs revenus personnels. Les débats sont ainsi largement ouverts au public et portent sur des critères d’intérêt général. C’est donc une extension de la démocratie à l’économie qui est proposée, permettant à tout résident de participer, sinon directement, au moins par délégation, à ces prises de décisions qui sont à la fois sociales et économiques.

 

9 - Écologistes, socialistes, penseurs, vidéos, articles et sites pour faire suite à la civilisation de la marchandise

Sachant que la date de naissance du capitalisme est plus ou moins fixée à l'an 1500, avec l'urbanisation et le développement du commerce, mais que l'industrialisation et le travail salarié ne sont pas vraiment apparus avant 1750, qu'a-t-on vécu exactement entre ces deux dates ? La réponse me paraît évidente : pendant deux cent cinquante ans (50 % de la vie du capitalisme !), les gens ne savaient pas qu'ils avaient changé de modèle. Si l'on suit cette logique, nous pourrions bien, aujourd'hui, être déjà sortis du capitalisme sans nous en rendre compte. Déjà en train de construire un nouveau modèle, sans savoir de quoi il s'agit.

David Graeber, anthropologue – telerama.fr/…251.php. Extrait de "Dette 5 000 ans d'histoire" – amazon.fr/…WIM

 

Pourquoi le socialisme ? d'Albert Einstein – jutier.net\contenu\alberteinstein.htm

L'An 01. Adaptation de la bande dessinée de Gébé, réalisé en 1973 par Jacques Doillon – vimeo.com/76020165

Sites d'Edward (dit Teddy) Goldsmith, fondateur en 1970 de la revue "The Ecologist" – teddygoldsmith.org (une soixantaine d'articles et d'interviews de Teddy en français) – edwardgoldsmith.com (en anglais)

Théorème du nationisme - Contemporaine évidence des nations par Henri Temple. Table des matières de l'article : Préliminaire ; du nationisme ; Liminaire ; 1. Observation et qualification du fait national dans ses multiples dimensions : 2. Conséquences psychologiques et neurologiques individuelles du fait national ; 3. Conséquences sociologiques collectives des faits psychologiques ; 4. Conséquences sociales (réflexes) des faits sociologiques ; 5. Conséquences économiques des faits (réflexes) sociaux ; 6. Conséquences juridiques des faits sociaux et économiques ; 7. Conséquences politiques de la conjonction des faits juridiques, sociaux et économiques – lodel.irevues.inist.fr/…979

Page sur Ivan Illich – jutier.net/…ivillich.htm (un penseur qui se situe dans un contexte historique particulier, celui des années 60 - période caractérisée par une critique radicale de l'ordre capitaliste et de ses institutions sociales, et notamment de l'école)

Site de la Fondation Hainard et de l'Atelier Robert Hainard – hainard.ch (un artiste aux dons multiples : sculpteur, graveur sur bois, peintre, naturaliste, philosophe, écrivain ; il a consacré sa vie à la défense et à l’illustration de la nature sauvage et libre)

The Noam Chomsky web site – chomsky.info

Cornelius Castoriadis – castoriadis.org (Figure intellectuelle originale, il est à la fois célèbre et méconnu. Son nom est associé au groupe et à la revue Socialisme ou barbarie où, dans les années 1950 et 1960, s’est forgée l’une des analyses les plus lucides des régimes de type soviétique et une critique radicale du marxisme dans lʼintention de sauver le projet révolutionnaire.)

Karl Polanyi (1886-1964) – karlpolanyi.org a élaboré une critique pénétrante des fondements historiques et philosophiques du libéralisme et du déterminisme économique. Dans le sillage de son œuvre, les Notes de l'Institut Karl Polanyi visent à renouveler le débat sur les rapports entre économie et société.

Pièces et Main d’Oeuvre, atelier de bricolage pour la construction d’un esprit critique, agit depuis l’an 2000 de diverses manières : enquêtes, manifestations, réunions, livres, tracts, affiches, brochures, interventions médiatiques et sur Internet piecesetmaindoeuvre.com

Changement de Civilisation ? Marc Luyckx Ghisi – youtu.be/JDRzEdRQF5s / marcluyckx.be

The anarcho-primitivist who wants us all to give up technology johnzerzan.net

Occupy Wall Street – occupywallst.org ; Film Occupy Love → vimeo.com/107213155

Occupy Your Heart, Reclaim Love – youtu.be/T2IawRaeWUg ; The Revolution Is Love – occupylove.org/videos

Awakening - 2012 - A Message of Hope – vimeo.com/22000851 ; Levez vous ! → youtu.be/Vgv-rIqFT0w

L’amour et la révolution – lamouretlarevolution.net le dernier film de Y. Youlountas

Keny Arkana > Autre Monde Possible – dai.ly/xmeps (histoire et dégâts de la mondialisation. Interview de résistants du monde entier)

Marinaleda - Les insoumis. Dans cette ville de 2700 habitants au sud de l’Espagne, il n’y a pas de policiers, pas de voleurs, moins de chômage qu’ailleurs et on partage le travail. Ici, on paie son loyer 15 euros par mois. Ici, le maire et ses adjoints ne sont pas rémunérés, et ce sont les habitants qui commandent. Vous n’y croyez pas ? Alors venez voir – dai.ly/x6d5r0u

1200 salariés, pas de patron et aucune hiérarchie : les secrets de la coopérative Cecosesola au Venezuela → bastamag.net/…cooperative

Un jour, une petite goutte fait déborder un vase et crée « Les Petites Gouttes » : ces travailleu(r-se)s qui décident de vivre le travail autrement. Sept épisodes, sept choix de vie, sept façons de questionner le travail, son organisation et la place qu’il occupe dans nos vies – lespetitesgouttes.fr

« The Kingdom of Survival ». Au Royaume de la survie réalisé par Marc A. Littler youtu.be/QTMmjZHH7rU (2011 / vo – st fr) - Documentaire interdisciplinaire qui combine enquête itinérante spéculative et journalisme d’investigation afin de tracer des liens possibles entre le survivalisme, la spiritualité, l’art, la radicalité politique, la culture hors-la-loi, les contre-médias et la philosophie de marge. Naviguant autour des thèmes de l’utopie, du capitalisme mondialisé, de l’anarchie, de l’auto-défense intellectuelle et spirituelle, de la religion et de l’art, le film étudie des stratégies de survie physique et psychologique telles qu’elles peuvent être pratiquées par des groupes ou des individus qui ne se reconnaissent plus dans une société postmoderne régie par la confusion et les conflits permanents. Littler, écrivain et cinéaste dissident, taille la route des hors-la-loi à travers l’Amérique à la recherche de visions qui défient le statu quo. Au cours de son voyage, il croise le chemin d’un objecteur de conscience et linguiste renommé, Noam Chomsky ; d’un professeur d’université spécialiste de l’histoire des hors-la-loi ; d’un éditeur de littérature anarchiste et d'autres… . Ensemble, ils explorent et proposent des visions radicales et alternatives pour le XXIe siècle.

Révolution lente… revolution-lente.coerrance.org

Mouvement pour un socialisme du 21e siècle ms21.over-blog.com

Retour au bon sens - entretien avec Pierre Rabhi → vimeo.com/159925945

 

 

En raison des leçons que nous avons commencé à apprendre, je crois que nous pouvons dire que le siècle prochain (le 21e) sera plus cordial, plus harmonieux et moins nuisible. La compassion et les graines de paix pourront fleurir. Je l'espère profondément. Dans le même temps, je crois que chaque individu a pour responsabilité d'aider à guider notre famille globale dans la bonne direction. Les vœux pieux ne suffisent pas, nous devons assumer nos responsabilités. Les grands mouvements humains jaillissent d'initiatives individuelles. Je crois véritablement que les individus peuvent faire la différence dans la société. Il appartient à chacun de nous d’utiliser au mieux son temps pour aider à créer un monde plus heureux.

Tenzin Gyatso - 14e dalaï-lama



23/09/2017
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